Amandine est née en sept heures. Tout le monde - TOUS - me disait "faites gaffe, Madame ! Votre deuxième sera là en moins de quatre heures" ou encore: "Oh ! Mais ce sera une petite savonnette !!"
Laissez-moi rire (jaune...) et prenez des cookies, ça va pas être rapide, loin de là...
Dimanche
Quelques
contractions éparses sans douleurs, juste le ventre qui durcit le
matin. Au goûter, ça commence à faire un peu mal mais sans plus.
Le
soir arrive et rien de plus. Par sécurité, je prends 2 spasfons à 21h et
dodo...enfin...j'essaie...Ça contracte toujours de façon sporadique et
sans douleurs et, à 2/3h du matin, je migre sur le canapé, m'envoie 2
spasfons de plus. Je dormirais finalement que de 4h à 6h30.
Lundi
Levée
à 6h30, préparation de la table du petit déjeuner. Je dis à mon mari
que je partirai en même temps que lui. Vu que ça contracte même sans
avoir mal et que tout le monde me dit "bébé-savonnette" je préfère aller
vérifier. 8h : mes amis spasfons sont de retour. Et le voyage sans fin
commence...
9h
: arrivée en salle de naissance. TV : "col ouvert à 2 à peine" donc 2
jours de contrax pour rien...Par contre les contractions sont bien là :
toutes les 4 minutes et montent à 90 mais je n'ai pas mal, c'est dur,
point.
10h : Arrivée surprise de mon gynéco. Il commence par un TV,
toujours à 2. Il me dit qu'il refuse de pousser si rien ne bouge. Il
pose ses yeux sur le monito et ses graphiques en mont Everest
"wokay...on pousse ce soir si ça vient pas"
10h30 : En chambre,
jusqu'à 17h30. Escaliers, promenades, 100 pas, etc mais pas de ballon
(les 2 fois où je l'ai utilisé, le travail s'est arrêté, je me ferai pas
avoir une fois de plus)
17h
: J'en peux plus...Les contractions diminuent...Il se fout de moi ce
bébé...Je demande à la SF de vérifier ce qu'il en est...ben...toujours à
2...Là, je viens de passer le cap de 24h de contractions quand
même...
Contre son avis, je retourne en salle de naissance et demande un
monito. On patiente et je craque. Je pleure, j'en ai marre, je pense que
j'ai encore perdu ma journée ici. Une SF qui passe à ce moment me prend
en charge en salle de travail (et non en salle de monito) pour voir où
ça en est.
18h : Elle vient d'appeler mon gynéco : on pousse.
Et c'est maintenant qu'on rigole
18h : "Ça va faire mal, je m'excuse, je vais décoller les membranes"
19h
: TV à 2...Pose de produit en intraveineuse d'abord à faible dose. Plus
de contractions, mais ça va même si Papa hallucine sur les pics du
graphique, moi je supporte.
20h : TV à 2...Bon ben, on monte la dose :
encore plus de contractions, toujours en zen attitude. On me demande si
je veux la péri, je décline. Je gère.
21h : TV à...2...Non, là sérieux, faut que ça bouge.
La
SF me dit qu'elle va percer la poche et me dit qu'on peut poser la péri
sans la lancer car ils ont le système à pompe. Va pour la pompe.
21h30
: L'anesthésiste se bat avec les fils de la pompe qui sont mélangés.
"Et merde ! J'ai fait tomber la pompe" un goute à goute se fait
entendre. Une toute petite dose vient de partir.
22h : Yalah ! TV à 3...perf pour pousser à fond, poche percée, membranes décollées, contractions au max et un ridicule 3.
La gym commence : sur le côté, sur l'autre côté, etc
22h15
: Idée lumineuse de la SF : on fait le papillon (vous savez, vous
collez vos pieds en pliant vos jambes comme en tailleur et vous battez
des cuisses)
22h50 : La SF espère au moins un 5, je suis à, non pas 3 mais un p*tain de gros 8 ! Ayé !! Elle part appeler mon gynéco.
23h30
: je bat toujours des ailes, elle revérifie mon col "madame, si on vous
voulez une 2eme dose de péri, c'est maintenant : ça met 20 min à agir".
Et on s'en met une rasade.
Elle
installe tout ce qu'il faut et je la vois pâlir. On va pas pouvoir
attendre mon médecin, c'est maintenant (20 min la péri...donc sans péri
le début de la poussée finale puisqu'on a mit le shoot il y a 5 minutes)
And now : la boucherie
Round 1 : votre bébé a le nez en l'air faut que je le retourne. Et vas-y que je te fourre la main pour retourner le bébé.
Round 2 : Mon médecin est là ! Et Vas-y Simone, pousse ! Mais pousse ! Bébé s'engage mais ne sort pas.
Round 3 : la SF repasse entre mes jambes et mon médecin monte sur la table pour appuyer sur mon ventre et l'aider à sortir.
Round 4 : Il se résout à faire une épisio mais refuse d'utiliser les forceps que la SF lui amène.
Round 5 : Il est 0014, Tristan est là. Et s'il ne descendait pas c'est que son cordon était trop court.
mardi 7 avril 2015
Bébé savonnette qu'ils disaient...
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Tristan