Mon fils

Petite, mon idéal familial était un mari, deux filles, une maison (avec jardin) et un chat.
Le chat, j'ai fait une croix dessus : le mari est allergique.
La maison est trop coûteuse.
Les deux filles, ça partait bien bien et puis...et puis...IL est arrivé.


Malgré notre souhait de garder la surprise, la doctoresse a gaffé : "Sexe : Masculin" a t-elle écrit sur le compte-rendu de l'écho des 25 semaines.
Je me suis retrouvée ensevelie sous une montagne de question : Saurais-je élever un garçon ? Le protéger ? Éviter que l'histoire se répète ? Et surtout : Saurais-je aimer ce petit garçon ?
La fin de grossesse, dès l'annonce du sexe, a été difficile. Les doutes, les angoisses grandissaient au fur et à mesure. Certains jours j'aimais mon bébé à naître, d'autres jours je craignais de ne pas aimer mon garçon.
Bien sûr, j'ai préparé son arrivée. J'ai cousu une couverture et tricoté de la layette, j'ai pesté sur les vêtements pour garçon (du bleu, du gris, du noir et c'est quasi-tout), j'ai ressorti mes livres de suivi de grossesse, fait une liste de naissance. A posteriori, je me rend compte que j'étais dans le déni : oui, un bébé arrivait mais non préparer l'arrivée d'un garçon était complexe.
Le plus dur a été de trouver un prénom. J'espérais tenir ma petite Clémentine dans mes bras et c'est un Tristan qui s'y est posé.


Le Mardi 17 Mars à minuit quatorze, mon coeur a chaviré, ce bébé, ce garçon est devenu mon fils, mon trésor.
Pour Amandine, l'attachement ne s'est pas fait tout de suite (putain de baby blues), pour Tristan ce fut immédiat, dès qu'on me l'a tendu. Pendant que l'auxiliaire puéricultrice s'assurait que tout allait bien dans la salle d'à côté, je me languissais de son retour.
J'ai passé sa première journée aérienne à le cajoler, à l'admirer et lui dire des mots doux.


Aujourd'hui, je fond toujours d'amour pour ce petit bonhomme, quand il me regarde de ses grands yeux bleus, je fond (et, là pendant que j'écris, il me pète dans la main et je fond tout autant).
Les craintes sont toujours là, mais maintenant, j'aime dire ces deux mots, ces sept lettres qui me remplisse de fierté :

Mon Fils